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Climat et Volcans
29 janvier 2014

ERUPTION DU KAKATOA 1883

 

 

LE KRAKATOA :

            Le 27 août 1883 l’éruption du Krakatoa, volcan du détroit de la Sonde fut très meurtrière. En déclencha un terrible raz de marée et fit 40000 morts. Projetant 20 km3 de matières dans l’atmosphère, elle provoqua un certain nombre de phénomènes climatiques. Ce furent notamment des couchers de soleil embrasant l’horizon : à Paris fin novembre 1883, on aurait dit des incendies. Un refroidissement de la température de 0,30 ° C, un VEI de 6. Certains spécialistes affirment aujourd’hui que cette éruption aurait ralenti de trente ans le réchauffement climatique.

Camille Flammarion, astronome français, a décrit  d’une façon parfaite cette éruption : C’est ainsi qu’il informe le lecteur sur les oscillations barométriques enregistrées à Paris par l’onde de choc. (le météorologiste rouennais  Gully le signale également à Rouen)

 

 

L’ERUPTION DU KRAKATOA   : LE  PLUS GRAND PHENOMENE GEOLOGIQUE DE L’HISTOIRE

.

L’explosion du volcan de l’île Krakatoa (dans les îles de la Sonde, entre Java et Sumatra) a eu lieu le 25 août 1883. des éruptions relativement calmes avaient commencé dès le 11 , mais c’est le 25 que l’explosion volcanique pris des proportions terribles, pour atteindre le 26 son paroxysme le plus violent. Une épaisse colonne de fumée s’échappant du cratère en ébullition, s’étendit à une grande hauteur comme une vaste couronne, les cendres tombèrent du ciel et aux cendres succéda la pierre ponce, mêlée de boue. Puis  vint la nuit, une nuire noire, opaque, de dix huit heures, pendant laquelle toutes les forces aveugles de la nature unirent leur efforts pour renouveler le chaos. La mer furieuse, hurlante, se souleva. Une vague colossale s’engouffra dans le détroit, courant avec une vitesse insensée et se rua avec rage sur les terres. D’autres vagues suivirent celle-ci, non moins gigantesques, non moins furieuses, non moins destructives, poursuivant leur œuvre au milieu des ténèbres.

Quant le jour reparut enfin, pâle et blafard, ce fut pour éclairer un spectacle lamentable et effrayant. Des villes, la veille animées, vivantes, pleines de mouvement et de bruit, avaient disparu : Telok-Bétong, au fond de la baie de Lampong, dans l’île de Sumatra, et à Java, Bantam, Anjer, Tjéringin, tous les villages de la côte et la côte elle-même. L’eau s’était avances dans les terres, ne laissant émerger que les sommets des hauts monts comme autant de petites îles. Et telle avait été la force des vagues qu’elles avaient projeté sur les collines, parfois à plus de trois kilomètres dans l’intérieur, plusieurs navires, des chaudières, des locomotives. Et ce n’est pas tout. Où s’arrêtait la ligne des eaux, la cendre commençait. Toute l’île en fut couverte, la culture anéantie, les fontaines taries, les cours d’eau comblés, et les malheureux habitants, au milieu de ce désert inexorable, moururent de faim et de soif par milliers.

Pendant ce temps, des transformations non moins terribles s’accomplissaient dans le détroit de la Sonde. L’entrée des ports devenait impraticable, par suite de l’accumulation de la pierre ponce vomie par le volcan. Toutes les îles du détroit ont été plus ou moins cruellement éprouvées. La moitié des îles de Krakatoa, de Sebesie et de Seboukou se sont abîmées sous les flots. Toute la partie nord de l’île de Krakatoa a été recouverte de plus de trois cents mètres d’eau. Il n’en reste plus que la partie méridionale avec le grand pic. En même temps, seize îlots avaient surgi du fond des eaux, entre l’île de Krakatoa et celle Sebesie.

On a dit le nombre effrayant des morts causé par ce cataclysme : Quarante mille ! On est certainement resté au-dessous de la vérité, car on ne fait  pas de statistique bien précise à Java et l’on n’a pu constater toute l’étendue du désastre, le plus grand peut-être qui se soit jamais produit  depuis les temps historiques, et devant lequel, on peut le dire, l’engloutissement des antiques villes d’Herculanum et de Pompéi n’apparaît plus que comme une catastrophe de minime importance…..

 

Le tour du Monde en trente-cinq heures :

 Ce cataclysme de Java a eu un retentissement physique qui a envahi la planète tout entière ! Cette explosion volcanique a été d’une violence tellement inouïe que l’ébranlement atmosphérique causé par elle a fait le tour du monde, non pas une fois seulement mais trois fois de suite avant de ce calmer et de s’éteindre !

Tout autour d’une poussée verticale, de plus de vingt mille mètres de hauteur, parcourue par un jet formidable d’eau chaude, de vapeurs, de cendres, de pierres ponces, de poussières et chargé de tous les produits volcaniques d’une éruption  sous-marine, des ondulations immenses se sont transmises à travers l’atmosphère, comme on voit se succéder les ondes sur une pièce d’eau momentanément troublée, et de là se sont répandues sur le globe entier.

L’étude comparative des documents reçus ne laisse aucun doute à cet égard.

Lorsque cette ondulation atmosphérique est passée au-dessus de Paris, elle a fait baisser les baromètres de l’Observatoire de plus de deux millimètres. Elle est arrivée à Paris à une heure cinquante minutes de l’après-midi le 27 août, dix heures après l’éruption la plus violente, ayant marché précisément avec la vitesse du son dans l’air : 1180 kilomètres à l’heure o trois cent vingt huit mètres par seconde.

Cette première oscillation, arrivée par l’est par-dessus l’Indoustan, l’Arabie, la Perse, la Turquie, l’Autriche, n’avait mis que dix heures à venir. Mais l’ondulation se répandait circulairement dans l’atmosphère tout au tour du détroit de la Sonde. Celle qui marchait dans la direction de l’ouest est à son arrivée à Paris après avoir traversé  le Grand Océan, l’Amérique et l’Atlantique,  à quatre heures vingt minutes du matin dans la nuit du 27 au 28, c’est-à-dire quatorze heures trente minutes après la première.

Ces oscillations barométriques ont été constatées dans tous les Observatoires du monde où l’on a des appareils barométriques enregistreurs.

Mais ce n’est pas tout : le plus curieux est qu’après avoir fait une première fois le tour du monde, ces ondulations atmosphériques l’ont  fait une seconde et une troisième fois, amenant encore des dépressions barométriques à des intervalles de trente cinq heures environ.

C’est là un prodigieux phénomène sans précédent dans l’histoire de la science.

Les illuminations crépusculaires :

Le 26 novembre  1883, tout Paris, non le « tout Paris » des théâtres et des clubs, qui se compose de quatre vingt dix neuf mondains, mais le tout Paris réel, qui se chiffre par deux ou trois millions de spectateurs, et non seulement Paris, mais toute la France entière, trente ou quarante millions de spectateurs ont pu contempler avec admiration un spectacle d’une grande beauté et d’une extrême rareté. Après le coucher du soleil, le ciel s’est embrasé des flammes d’un immense incendie. C’était comme un  nouveau jour ressuscité après la disparition de l’astre solaire. L’illumination était si vive, une demi-heure après le coucher du soleil que, dans les rues affairées de la capitale, tous les passants s’arrêtaient, croyant d’abor à un incendie réel allumé dans l’ouest. De l’observatoire, du Val de Grâce, du jardin du Luxembourg, le spectacle était grandiose. De la Seine et surtout du pont des Arts, il était fantastique, les lueurs fauves se reflétaient en mille feux écarlate dans les hautes et élégantes fenêtres du Louvre et les monuments lointains se dressaient en silhouettes noires devant l’ardent crépuscule.

Dès les premiers jours de son apparition à Paris, nous apprenions que ce curieux phénomène météorologique avait été visible de la France entière, de la Belgique, de l’Allemagne, de la Suisse, de l’Italie, de la Grèce de l’Espagne, de l’Angleterre, de la Suède, de la Norvège, en un mot de l’Europe entière et bientôt nous apprenions qu’il s’était développé sur tout le tour du monde.

Retombées de fines poussières sur l’Europe :

La Gazette de Cologne du 4 janvier 1884 nous écrivait M. Max Hollnack, relate un fait qui confirme notre hypothèse, expliquant les illuminations crépusculaires par la présence d’une fine poussière dans les hauteurs de l’atmosphère. Dans la nuit du 18 au 19 décembre, il y a eu en Wesphalie, en Aggen et Lenne, une chute de neige accompagnée d’une fine poussière foncée. L’Observatoire météorologique a reçu des rapports sur ce fait curieux. Un de ces rapports daté de Gimborn, est ainsi conçu : « En sortant le mercredi 19 décembre, vers 7h 15  du matin, j’aperçus sur la nappe de neige tombée dans la nuit une couche de fine poussière noire, sous laquelle la neige avait sa couleur normale… »

Le même fait a observé à Lucdenscheid et en d’autres localités de l’Allemagne du Nord.

 

En conclusion M. Flammarion déclare que les illuminations crépusculaires sont dues à l’énorme quantité de fines poussières lancée à vingt mille mètres de hauteur (au moins) par l’éruption du Krakatoa, poussières qui ont formé des nuages immenses et légers, disséminés et voyageant dans les hauteurs de l’atmosphère.

Oui, cette éruption colossale est bien le plus grand phénomène terrestre qu’on ait jamais observé.

Quelques graphiques 

Relevé de la mortalité des années  1881 à 1890 :

Concernant 37 départements, 312 communes et 89300 décès.

mortalité krakatoa


En 1887 nous enregistrons un taux de 4,20 % de surmortalité pour les 37 départements français que nous avons pu examiner d’après le site de généabank. Nous rencontrons cette année  les maladies traditionnelles. Le médecin des épidémies  du département de la Seine -Maritime nous apprend que la rougeole règne épidémiquement depuis 5 ans et qu’elle a sévi avec une intensité plus grande qu’en 1886. La véritable épidémie de 1887 fut la fièvre typhoïde. Au Havre elle a fait 409 victimes, 48 en1881, 66 en 1882, 78 en 1883, 53 en1884, 78 en 1885 et 86 en 1886. Il dit que la cause principale pourrait être la contamination de l’eau potable, elle est mise hors de cause, il n’y aurait pas d’infiltrations. Selon le docteur des épidémies se serait l’air qui serait responsable et non l’eau. Il y aurait eu 4000 cas de typhoïde au Havre. Les malades ont entre 20 et 40 ans, se sont les mois d’août et septembre où le nombre de décès est le plus important à cause de la sécheresse.

Il dit que la mortalité infantile est excessive, elle a enlevé 1224 enfants, c’est toujours dans les mois de chaleur que le décès des enfants est le plus important. Cette mortalité est liée bien souvent à la diarrhée ou à l’entérite infantile. Il faut provoquer l’allaitement maternel par tous les moyens possibles. Il suffit que le nouveau né soit nourri au sein 2 mois seulement pour faire chuter la mortalité infantile de  42 à 27 %.

Il faut aussi évoquer la tuberculose avec 555 décès, soit 5 pour mille vivant.

 

La météorologie de l’année  1887 :

A l’époque les observations météorologiques sont faites à Rouen par Mrs Gully et Houezau , la température moyenne de l’année est 10,6°C elle est inférieure de 0,90°C à la normale. A l’exception des mois de juin, juillet et août, tous les autres mois ont donné un chiffre sensiblement inférieur à la normale. L’année 1887 peut  être classée parmi les années froides.

La pression barométrique s’est maintenue très haute en 1887,  la moyenne de l’année a été  de 762 ,9 m/m la normale n’est que de 758 m/m3. Il est tombé en 1887 602 m/m de pluie en 151 jours. En résumé l’année 1887 a été froide  sans présente un hiver très rigoureux, mais qui s’est prolongé jusqu’en mars. L’été a  été exceptionnellement sec.

pluviosité paris krakatoa

Les tempêtes des mois de novembre et décembre 1886 :

Comme lors de l’éruption du Tambora  nous observons que 3 années après l’éruption  nous avons des tempêtes  automnales très sérieuses.  C’est ainsi que le journal de Rouen relate de nombreux naufrages en manche au cours de cette période.

Le journal des sables de la Vendée signale un ouragan en Normandie. C’est ainsi qu’à Trouville un bateau de pêche est renversé dans le port par une lame monstrueuse. La tempête a soufflé avec violence dans le golfe de Gascogne.

L’administration du Bureau Véritas a publié la liste des sinistres maritimes signalés pendant le mois de novembre 1886, concernant tous les pavillons.

Navires à voiles perdus, 9 allemands, 6 américains, 55 anglais, 1 autrichien, 3 danois, 1 espagnol, 6 français, 1 grec, 9 italiens, 29 norvégiens, 1 portugais, 3 russes, 3 suédois :

total =127 ;

Navires à vapeurs :  11 anglais, 1 français, 1 russe : total = 13

Ces chiffres se passent de commentaires. C’est une vraie hécatombe.

 

Conclusion :

On sait que l’éruption du Krakatoa a provoqué au moins 40000 morts, soit directement par l’éruption, soit à la suite du tsunami. On  n’a pas eu de disette, on ait à la fin du XIXe siècle et l’agriculture sait  faire échec éventuellement à de mauvaises conditions atmosphériques. Quant aux maladies régnant à l’époque on s’aperçoit qu’elles peuvent prendre une certaine ampleur quant le climat s’y prête.

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