Il a fort longtemps que les hommes pensent intuitivement que les éruptions volcaniques peuvent avoir une influence sur le climat. Mais ce n’est que dans les années 1970 avec les travaux de H.H.Lamb (climatologue anglais) que nous pouvons en avoir une certitude. Il a proposé notamment un indice (le DVI) pour démontrer l’action du voile de poussière émise par une éruption volcanique. Depuis de très nombreuses recherches n’ont fait que de le confirmer.

Nous savons que les gaz émanant des éruptions pliniennes, notamment le SO2 absorbent le rayonnement solaire. Les aérosols volcaniques stratosphériques peuvent ainsi contribuer à un refroidissement de la surface de la terre qui se produit plus ou moins rapidement selon la position du volcan en éruption. Dans l’hémisphère Nord, les gaz ayant atteint la stratosphère restent dans cet hémisphère et ont une efficacité précoce comme lors de l’éruption du Katmaï (Alaska) en 1912. Sous l’équateur et dans l’hémisphère Sud, les projections doivent dépasser l’altitude de 20 km pour provoquer un refroidissement. La modification climatique se manifeste alors plusieurs mois après l’éruption.

IMPACTS DES GAZ VOLCANIQUES SUR LE CLIMAT, L'ENVIRONNEMENT ET LES HUMAINS:

Les impacts les plus importants des grandes éruptions volcaniques explosives (volcans de subduction) viennent de la conversion de l’anhydride sulfureux (SO2) en acide sulfurique (H2SO4). Les aérosols restent en suspension longtemps après que les particules de cendre soient retombées. Ils séjournent dans la stratosphère pendant de longs mois, augmentent la réflexion du rayonnement du soleil vers l’espace et refroidissent ainsi l’atmosphère de la terre.

Ce refroidissement de la température au sol, concernant les éruptions historiques, varie en général de 0.10°C à 1°C. Les aérosols de sulfate favorisent également des réactions chimiques complexes au niveau du chlore et de l’azote. Il y aurait production de CFC, un gaz qui détruit l’ozone

RECHERCHES DES "RETOMBEES " VOLCANIQUES DANS LES GLACES DES POLES :  Depuis les années 1970 les glaciologues se sont intéressés aux retombées des éruptions volcaniques, dans les glaces du Groenland et de l’Antarctique. Ils ont relevé dans les « archives glaciaires » les enregistrements sur un millénaire d’une petite centaine d’éruptions volcaniques. Certaines de ces éruptions n’ont marqué de leurs empreintes que le Groenland. D’autres, des éruptions plus importantes et situées dans l’hémisphère Sud ont été retrouvées à la fois au Groenland et en Antarctique, et certaines n’ont été détectées qu’en Antarctique. En 2006, Mélanie Baroni, ainsi que ses collègues du Laboratoire de glaciologie de Grenoble, ont mis en évidence le rôle des isotopes du dioxyde de soufre, notamment l’isotope 33, comme marqueur dans les glaces des pôles, des éruptions volcaniques stratosphériques ayant eu un impact climatique. C’est ainsi qu’ils ont recensé deux éruptions récentes, l’Agung en 1963 et le Pinatubo en 1991 comme des éruptions majeures ayant eu un impact climatique.